Le blog de la Maison de la Poésie Jean Joubert
16 Novembre 2020
Poèmes pour le confinement 2 par Claude Adelen - Maison de la Poésie Jean Joubert
2 novembre: Ungaretti 3 novembre: Machado 4 novembre: Walt Whitman 5 novembre: Vladimir Maïakovski 6 novembre: Volker Braun 7 novembre: T.S.Eliot 8 novembre: Constantin Cavafis 9 novembre: Fernando
Poèmes pour le confinement 2 par Claude Adelen - Maison de la Poésie Jean Joubert
2 novembre: Ungaretti 3 novembre: Machado 4 novembre: Walt Whitman 5 novembre: Vladimir Maïakovski 6 novembre: Volker Braun 7 novembre: T.S.Eliot 8 novembre: Constantin Cavafis 9 novembre: Fernando
Poèmes pour le confinement 2, par Claude Adelen, semaine 3 - Maison de la Poésie Jean Joubert
16 novembre: Jude Stéfan 17 novembre: Valentino Zeichen 18 novembre: Valerio Magrelli 19 novembre: Anna Akhmatova 20 novembre: Marina Tsétaïeva 21 novembre: Federico Garcia Lorca 22 novembre: Ro...
Poèmes pour le confinement 2, par Claude Adelen, semaine 4 - Maison de la Poésie Jean Joubert
23 novembre: Rainer Maria Rilke 24 novembre: George Open 25 novembre: Gabriel Celaya 26 novembre: Jan Wagner 27 novembre: Yannis Ritsos 28 novembre: Umberto Fiori 29 novembre: Juan Ramon Jimenez 30
Poèmes pour le confinement 2, par Claude Adelen, semaine 5 - Maison de la Poésie Jean Joubert
1er décembre. D'Espagne (né à Bilbao) : Blas de Otero. 1916-1979. "Poète majeur de la génération des années cinquante, hanté par la parole et la mutité, en révolte contre un Dieu sourd, p...
Lundi 16novembre : Jude Stéfan.
J'ai appris sa mort hier. J'interromps mes envois de poètes venus d'ailleurs pour lui rendre hommage. Car il est pour moi l'un des plus grands poètes de notre époque. Merci à toi, Jude, et "au festoyant français".
C'était en 1973. J'écrivais "Bouche à la terre", ses livres sur ma table, et surtout celui que je considère, avec les "Suites slaves" (qui devaient paraître 10 ans plus tard), comme l'un de ses plus grands livres, je veux parler de "Idylles suivi de Cippes" qui venait de paraître cette année-là. Il y a certains livres qui vous arrivent comme une main tendue aux pires moments. J'ai tout de suite su qu'il s'adressait à moi :
"Jeune ayant trop dit la mort je vis / à contre temps chantant l'inespoir/ d'avoir été jeune" J'ai tout de suite su que je me rangeais moi aussi de ce côté noir du lyrisme. Plus tard, quand j'ouvris "Aux chiens du soir" je n'ai pas eu besoin de lire trois fois "Sur la grève" pour sentir que ce texte, son extraordinaire enchaînement d'échos et d'images, ne s'effacerait plus jamais de ma mémoire, et quand je suis quelque part au bord de la mer, c'est toujours la sterne du poème de Jude Stéfan que j'entends, "qui glousse au loin près des épaves".
Sur la grève Jude Stéfan
a fui l’hiver avec
ses enfants dans les jardins de neige
ici temps et marée n’attendent personne
« en vieil anglais steorfan veut dire
mourir » et si j’en retranche l’or reste
ma vie terne
or voici la sterne la visiteuse d’été
haute là-bas sur la mer
où le cerveau n’est que nuée
à ton interrogation la fleur répond :
efface-toi tout vivant du monde avant
la Mort qui glousse au loin près des épaves