21 Mars 2024
Le projet de la Maison de la Maison de la Poésie Jean Joubert, soutenu en 2023 par « Montpellier 2028 », et parrainé par Jean-Baptiste Para, poursuit sa route. Les poètes continuent de s’exprimer sur le lien particulier qu’entretient leur propre création avec leur travail de traducteur, et les problématiques spécifiques de la traduction de la poésie sont abordées au cœur des diverses expériences.
La samedi 23 mars sera une journée consacrée au développement de ce projet, avec deux rendez-vous.
Samedi 23 mars - 10h30
Maison de Heidelberg
4, rue des Trésoriers de la Bourse
Montpellier
Dans le cadre de la quinzaine franco-allemande en Occitanie.
Petit-déjeuner poétique
Table ronde et lectures bilingues autour du projet Heidelberg-Montpellier « Expédition poésie »
En 2023, un partenariat a été construit par la Maison de Heidelberg dans le cadre de la candidature « Montpellier capitale européenne de la culture 2028 », avec divers acteurs culturels, dont la Maison de la Poésie Jean Joubert.
L'année 2025 marquera le 10e anniversaire de la mort de Jean Joubert, poète montpelliérain, et l'année 2026 le 20e anniversaire de la mort de Hilde Domin, poète de Heidelberg.
« Expédition Poésie », conçu avec la ville de Heidelberg, Ville de la littérature UNESCO, proposera des traductions croisées de poèmes de Jean Joubert et de Hilde Domin.
Le 23 mars, au cœur de la bibliothèque de la Maison de Heidelberg à Montpellier, une table ronde permettra d’évoquer les problématiques spécifiques de la traduction de la poésie au cœur des diverses expériences.
Avec la participation de :
Michaël Glück, Jean-Claude Crespy, Anne Barbusse, poètes et traducteurs.
Modérateur: Jean-Claude Crespy.
Les POETES TRADUISENT LES POETES
Samedi 23 mars - 18h
Maison de la Poésie Jean Joubert
Moulin de l'Evêque- 78 , avenue du Pirée
Montpellier
LECTURE POÉTIQUE en français de Wole SOYINKA
Humanist Ode for Chibok, Leah (Bookcraft, 2019)
Ode humaniste pour Chibok, pour Leah
Traduction française de Christiane FIOUPOU (Éd.Présence Africaine2022)
Récitante : Gisèle PIERRA
Faire entendre, dans la splendide traduction française de Christiane FIOUPOU, la poésie de combat de l’écrivain nigérian Wole SOYINKA n’est pas seulement indispensable à notre époque mais totalement revitalisant. Car comment en sommes-nous – tous - arrivés là ? À cette impuissance trop vite acceptée face à l’atrocité, la férocité, le crime, le viol, provoqués par les fanatismes religieux nourris ça et là de politiques locales et internationales parfois conciliantes. Cette Ode humaniste …est une méditation poétique en forme de charge contre le kidnapping sans précédent de 276 lycéennes par les fanatiques religieux de Boko Haram, à Chibok, au Nord-Est du Nigéria en 2014. En 2018, à Dapchi, non loin de là, ce fut le tour de cent dix élèves d’un internat, dont Leah Sharibu, âgée alors de 15 ans. Bien d’autres exactions de cette nature ont continué depuis dans le monde. Ce n’est pas le tocsin qu’il faut sonner mais l’appel urgent à une lutte individuelle et collective de libération de toutes formes d’intégrisme religieux et de totalitarisme. Une lutte de tous les instants. Dans son long poème, Wole SOYINKA s’adresse avec force à Leah, celle qui a su dire « NON !».
«… Leah, cette épreuve de ta jeunesse est cruelle, Injuste. Tu vas fléchir mais, la honte est la mienne La nôtre, celle d'une nation et d'un monde assujettis à
Des religions mensongères. Nous devons te sembler morts.
L'humanité reste une affaire inaboutie. Leah.
Qui soutient autre chose vit de feuilles de lotus »….
Dramaturge, poète, romancier, essayiste, Wole SOYINKA est né à Abeokuta au Nigeria où il vit actuellement. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1986. C’est en 2019 qu’il publie au Nigeria A Humanist Ode for Chibok, Leah (Bookscraft, Ibadan), long poème qui s’insurge contre toutes formes de fanatismes religieux ou idéologiques et de perversions politiques.
Son dernier roman, Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde, paru en 2021, vient d’être publié au Seuil (2023) dans la traduction française de David Faukemberg et Fabienne Kanor. C’est dans le cadre de la Biennale Africaine de Montpellier que Wole Soyinka est venu le présenter, en entretien avec Christiane Fioupou, le 14 octobre 2023 à la salle Molière.
Christiane FIOUPOU est professeure émérite en études anglophones à l’université de Toulouse Jean-Jaurès, spécialisée en Littératures Africaines. Outre Ode humaniste pour Chibok, pour Leah, elle a traduit en français trois pièces (La route, Opera Wonyosi, Baabou roi) de Wole SOYINKA, sur qui elle a soutenu sa thèse d’Etat. Elle a traduit également les poètes nigérians, toujours en édition bilingue, Niyi OSUNDARE : Rires en attente, (Présence Africaine, 2004) et Christopher OKIGBO : Labyrinthes (Gallimard, 2020)
Gisèle PIERRA est maître de conférences honoraire de l’université Paul-Valéry de Montpellier. Elle a publié Une esthétique théâtrale en langue étrangère (2001) et Le corps la voix le texte (2006) à l’Harmattan. Elle est par ailleurs récitante et auteure de prose poétique. Son dernier recueil : Ciel renversé (poèmes et dialogues 1981-2021), est paru chez Lucie Éditions en 2021. Deux CD sont à son actif : Poèmes a cappella (1999) et Illuminations d’Arthur Rimbaud (2005) avec les improvisations au piano de Gilles SIOUFFI. Pour d’autres lectures-concerts, elle entre en dialogue également avec la violoniste Delphine CHOMEL.