Le blog de la Maison de la Poésie Jean Joubert
NOUVELLES VOIX d’ICI automne 2020
Encouragement à la création, concours proposé par la Maison de la Poésie Jean Joubert.
Coordination: Marie-Agnès Salehzada
En raison de l'épidémie de Covid-19, il ne sera pas organisé cette année de soirée "Nouvelles voix d'ici" en lectures publiques.
Nous vous proposons donc de découvrir les lauréats en publiant pour chacun un de ses poèmes. Bonne lecture!
Claude Seintignan
Claude Seintignan
Silence sur le mont Aigoual
Ils dévalaient les rives
Des pentes de silence
Où ils se bâtissaient
Des châteaux d’écriture
Dieu était jeune encore
Il avait cet air fou
De bel enfant bouclé
Dans les sous-bois d’automne
Et des voies détrempées
Collaient des feuilles mortes
Au cuir de leurs chaussures
Le torrent partageait
De ses cuisses d’argent
Le pubis noir et jaune
D’une roche couverte
De mousse et de lichens
L’aspre semblait courir
Vers le narthex immense
D’une gorge encaissée
Ils prenaient un bâton
Le chien, un sac de toile
Et ils partaient marcher
Dans les épicéas
La vallée est si verte
Aux rives de mémoire
La montagne et si haute
Au fil des souvenirs
Il est agile, souple
Debout sur un rocher
Il crie dans la lumière
Sa voix retentissante
Fait vibrer les échos
Combien a-t-il vécu
Ces cathédrales de pierre
La beauté du grand ciel
Le fracas du torrent
Vécu, vraiment vécu
Fragile, transparent
Sur l’arc brillant du jour
Peut-être seulement
Trente pauvres secondes
Trente pauvres secondes
Où ils se regardaient
Dans la beauté du monde
Comme dans un miroir
Trente pauvres secondes
Où ils pouvaient crier
Debout sur un rocher
Leur amour de la vie
Du vent, de la lumière
Maintenant qu’il est vieux
Quand il se sent trop seul
Il prend un sac d’étoiles
Et un bâton de rêve
Et il part doucement
Là-bas, dans la mémoire
Pour marcher en silence
Dans les épicéas
Flore IBORRA
Le jaune étincelant des tournesols,
celui qui brûlait ses yeux quand passait le train,
ce jaune justement,
l'ample douleur sur sa rétine,
celui - là,
avec sa combustion infime,
brûlant de lenteur au soleil,
peigné de nuages hasardeux,
labouré par le poids des ombres,
brûlant dans le crissement
imperceptible du pollen,
le flot moussant de son cœur noir,
sans cesse déversé,
ce jaune justement,
chargé de clarifier,
chargé de très hautes purifications,
révélées par un sourire rapide,
dans le secret d'une éclaircie,
la caresse
d'un miel précieux,
rapide,
déversé par à - coups sur la terre,
révélant les tiges fortes,
l'armée de tiges,
combattantes et droites,
portant haut sans faillir,
l'impossible couleur,
stupéfiant son âme avide,
affamée,
aux aguets,
ne perdant surtout rien du réel,
du précieux réel de métal jaune,
- plus proche qu'un bouillonnant soleil -,
jaune appliqué soudain
sur les encres de sa vie,
sur ses lambeaux,
marges douteuses
d'un paravent mélancolique
pliant sous la joie du pinceau,
l'étincelant pour toute réponse,
la lumière pour unique réponse
dans le flamboiement surpris du silence.
Flore IBORRA
Serge COLLOMBAT
TOP CHRONO
On n'a pas le temps, on est pressé, on est pressé par le temps, on est sous pression, on impressionne, on s'impressionne de faire autant en si peu de temps, on accélère, on décélère, à temps, on n'a pas le temps, on est pressé, on n'a pas le temps de s'écouter, on passe, on repasse, on est toujours aussi pressé, on ne cesse, on s'empresse, on a toujours à s'occuper, on n'a pas le temps, on est pressé, on n'a pas le temps de s'écouter, le temps presse, le temps est concentré, le temps est mesuré, le temps est chronométré, on presse, on s'empresse, on se presse, on presse le temps, on presse le temps pour faire autant en moins de temps, on concentre, on se concentre, on se concentre pour faire autant, autant en moins de temps, le temps presse, on mesure, on compte, on mesure le temps qui passe, le temps qui presse, on chronomètre, on file, on s'enfile, on se défile, on se faufile, au fil des jours, on tire les fils pour gagner du temps, heureusement, de temps en temps, on prend le temps d'écouter les gens, et réciproquement. |
Serge Collombat
Claire JOUSSAIN
J’ai connu des chemins, des routes et des sentiers.
J’ai glissé sur l’asphalte des routes droites au milieu des grands espaces, filant à toute allure, tête baissée, tête haute, vers un destin que je croyais tracé, rêvant d’un bouquet d’étoiles et de lignes d’arrivée que j’ai parfois franchies, souvent oubliées, perdues à jamais.
J’ai gravi des sentiers escarpés, édentés, caillouteux, cabossés,
le pas mal assuré,
haletant,
traînant ma peine et ma carcasse pliée,
poings crispés, points de côté,
les yeux tendus vers les sommets où m’attendaient
un oiseau rieur,
un soleil en pleurs,
un linceul d’hiver.
J’ai dévalé le dos des collines,
les bras des montagnes
et le visage des dunes,
le cœur léger, le cœur battant,
comme sur un toboggan.
J’ai appris les descentes prudentes
où,
chevilles vissées,
chevilles tortillées,
le pied hésite,
évite
la roche qui roule,
le sol qui coule,
la vie qui s’écroule.
Je me suis perdue dans les méandres des sentiers enchevêtrés.
J’ai traîné au bord des voies incertaines.
J’ai flâné sur les chemins forestiers, où, Petit Poucet, j’ai semé des graines de souvenirs.
Voici l’heure des carrefours.
Grisée par le vent des poètes,
Je vagabonde, yeux fermés, yeux écarquillés,
Confiante en mon errance.
Je n’ai plus peur des chemins.
Puisque chacun de nos pas allume une mèche au cœur de la nuit,
Quelle que soit la route,
A la fin,
Je chanterai le sillon de lumière tracé par mes souliers dans le champ des chandelles mortes.
Claire JOUSSAIN
Viviane NAU
SOUS LA ROSEE
Ton sourire courtise l’air timide et joufflu
J’aime le goût salé de ta peau veloutée comme un jour naissant
Quand la fraîcheur louange ces instants d’effusions
J’aime par dessus-tout le baiser
Qui se pose dans mon cou
Juste là où tes dents laissent une douce morsure
Que je cajole en secret
Tapies dans l’allée verdoyante
Les roses sous leur dais de moirure
Inclinent leurs pétales sous les ébats de la lune
Qui n’ont de fin qu’avec le petit jour
Le jardin succombe sous la rosée
Quand je chavire dans le lent babillage de tes mots
Viviane NAU
NOUVELLES VOIX d’ICI automne 2020
Encouragement à la création, concours proposé par la Maison de la Poésie Jean Joubert.
Coordination: Marie-Agnès Salehzada
Seuls les poètes n'ayant pas publié à compte d'éditeur sont pris en compte par le comité de lecture, notre but étant de favoriser l’émergence de voix nouvelles résidant à proximité ou impliquées dans les activités poétiques montpelliéraines.
Les lauréats de l’automne 2020
Vous avez été quatorze à vous présenter; depuis la création du comité de lecture en 2017, nous retenons quatre auteurs.
Cinq candidats sont arrivés ex-æquo après plusieurs votes, de plus nous n’avons pas pu organiser la session du printemps 2020, celle-ci a été annulée du fait de la crise sanitaire, aussi nous avons décidé de faire exception et de nommer cinq lauréats.
Les poètes retenus sont : -
Claude Seintignan
Flore Iborra
Serge Collombat
Claire Joussain
Viviane Nau
Nous encourageons celles et ceux qui n’ont pas été retenus à soumettre à nouveau des textes lors de sessions à venir. La prochaine se déroulera en 2021. Les dossiers peuvent nous parvenir dès à présent.
Le comité de lecture : Olga Pinilla Burguière, Jacques Guigou, Jean-Louis Keranguéven, Christian Malaplate, James Sacré, Marie-Agnès Salehzada.
Bientôt dans cette rubrique : des extraits des textes retenus et la présentation de leurs auteurs.
Nouvelles Voix d’Ici
Les lauréats de la session d’automne 2019
Lecture publique le 28 novembre 2019 à la maison de la Poésie Jean Joubert
Juliette Cortese Dix tentatives pour continuer le présent, présentée par Jacques Guigou
Bernard Poullain Désert incandescent, présenté par Christian Malaplate
Hélène Levasseur Sacs de femme, présentée par James Sacré
Victoire Bancelin Selinsky, présentée par Olga Pinilla Burguière.
Date limite d'envoi de vos manuscrits pour la prochaine sélection:
30 juin 2020
Date de la prochaine lecture publique:
à déterminer (octobre/novembre 2020)
à la Maison de la Poésie Jean Joubert
Textes à adresser par mail (une seule pièce jointe) à la coordinatrice Marie-Agnès Salehzada : m-a.salehzada@cegetel.net
Et par courrier postal (un exemplaire) à :
Comité de lecture
Maison de la Poésie Jean Joubert
Moulin de l’Evêque
78 avenue du Pirée – 34000 Montpellier
NOUVELLES VOIX d’ICI
La Maison de la Poésie Jean Joubert, lieu ressource et relais local du Printemps des poètes, organise toute l’année des rencontres avec les poètes et des lectures publiques privilégiant les écritures contemporaines. Signataire de la charte des auteurs OLL et membre du réseau MAIPO (fédération européenne des Maisons de poésie), elle invite des auteurs édités à compte d’éditeur.
Cependant, répondant à une demande forte, et dans un souci d’ouverture, un comité de lecture s’est constitué pour donner des réponses aux auteurs qui lui envoient leurs manuscrits.
Le Comité de lecture de la Maison de la Poésie Jean Joubert, réuni le 16 novembre 2016, a décidé de l’instauration de 2 séances annuelles ouvertes aux « nouvelles voix d’ici » : des personnes commençant à écrire ou ayant publié seulement en revue ou à compte d’auteur, habitant l’Hérault, peuvent adresser par courrier leurs écrits au comité de lecture. Le comité sélectionnera quelques textes que leurs auteurs seront invités à lire à la Maison de la poésie lors d’une soirée intitulée « Nouvelles voix d’ici ».
Les membres du Comité de lecture sont: James Sacré, Jacques Guigou, Christian Malaplate, Jean-Louis Kerangueven, Marie-Agnès Salehzada, Olga Burguières.
Années précédentes
Date limite d'envoi de vos manuscrits pour la prochaine sélection:
31 octobre 2019
Date de la prochaine lecture publique:
27 novembre 2019 à 19h
à la Maison de la Poésie Jean Joubert
Textes à adresser par courrier postal (un exemplaire) à :
Comité de lecture
Maison de la Poésie Jean Joubert
Moulin de l’Evêque
78 avenue du Pirée – 34000 Montpellier
Et par mail (une seule pièce jointe) à la coordinatrice Marie-Agnès Salehzada : m-a.salehzada@cegetel.net
NOUVELLES VOIX d’ICI
Date limite d'envoi pour la prochaine sélection: 30 avril 2019
La Maison de la Poésie Jean Joubert, lieu ressource et relais local du Printemps des poètes, organise toute l’année des rencontres avec les poètes et des lectures publiques privilégiant les écritures contemporaines. Signataire de la charte des auteurs OLL et membre du réseau MAIPO (fédération européenne des Maisons de poésie), elle invite des auteurs édités à compte d’éditeur.
Cependant, répondant à une demande forte, et dans un souci d’ouverture, un comité de lecture s’est constitué pour donner des réponses aux auteurs qui lui envoient leurs manuscrits.
Le Comité de lecture de la Maison de la Poésie Jean Joubert, réuni le 16 novembre 2016, a décidé de l’instauration de 2 séances annuelles ouvertes aux « nouvelles voix d’ici » : des personnes commençant à écrire ou ayant publié seulement en revue ou à compte d’auteur, habitant l’Hérault, peuvent adresser par courrier leurs écrits au comité de lecture. Le comité sélectionnera quelques textes que leurs auteurs seront invités à lire à la Maison de la poésie lors d’une soirée intitulée « Nouvelles voix d’ici ».
Les membres du Comité de lecture sont: James Sacré, Jacques Guigou, Christian Malaplate, Jean-Louis Kerangueven, Marie-Agnès Salehzada, Olga Burguières, Solange Albet.
Textes à adresser par courrier postal à :
Comité de lecture
Maison de la Poésie Jean Joubert
Moulin de l’Evêque
78 avenue du Pirée – 34000 Montpellier
Et par mail à la coordinatrice Marie-Agnès Salehzada : m-a.salehzada@cegetel.net
Date limite pour la prochaine sélection: 30/04/2019
Sélections « Nouvelles Voix d’Ici »
Printemps 2017
Teisson Janine
Para Manuela
Fautrier Fréderic
Gabard Mathieu
Automne 2017
Berraho Nabila
Simoneau Marie-Audrey
Blasco Gauthier
Bouheret Pierre
Printemps 2018
Müller Patrick-Charles
Musiol claire
Zihri Christine
Baillet Renaud
Automne 2018
Blanco Virginia
Rives Laffort Arlette
Texier Thibault
Cid Anne
Printemps 2019
Audrey Plévert
Tristan Bultiauw
Didier Saint-Jean
Michel Landais