22 Septembre 2023
Mercredi 4 octobre – 18h
Maison de la Poésie Jean Joubert
Moulin de l'Evêque- 78 avenue du Pirée - Montpellier
Les poètes traduisent les poètes – projet lauréat soutenu par Montpellier 2028
Ecrire, traduire
Entretien avec Jean-Baptiste PARA, parrain du projet, Eric SARNER, et Sylvie FABRE G., tous trois poètes et traducteurs, contributeurs au recueil «Langues, frontières, poésie» publié par la Maison de la Poésie Jean Joubert.
Hommage à Franc DUCROS par Jean-Baptiste Para.
JEAN-BAPTISTE PARA, parrain du projet
Poète, critique d’art, traducteur, rédacteur en chef de la revue Europe, Jean-Baptiste Para dirige depuis 2010 la collection bilingue « D’une voix l’autre » aux éditions Cheyne. Son activité de traducteur a été récompensée par le prix Laure Bataillon, le prix Nelly Sachs et le prix Etienne-Dolet Sorbonne Université. Il traduit notamment des écrivains et poètes italiens et russes.
Jean-Baptiste Para est né en 1956. Après des études de langues et de lettres classiques, il entre à la revue littéraire Europe, dont il deviendra rédacteur en chef.
Critique d’art et poète, il publie en 1985 son premier livre Arcanes de l’ermite et du monde (Temps Actuels-Messidor), suivi en 1986 par un recueil intitulé Une semaine dans la vie de Mona Grembo (Arcane 17) : un cycle de poésies sur sept jours et sept nuits de la vie d’un personnage imaginaire. Ses recueils de poèmes ont été traduits en plusieurs langues (chinois, japonais, espagnol, italien, persan).
Jean-Baptiste Para collabore régulièrement à plusieurs revues (Action poétique, L’Herne, Le Mâche-Laurier, Caravanes, La Revue de Belles Lettres, Neige d’août) et prépare en 2000, pour la collection « Poésie » Gallimard, une Anthologie de la poésie française du XXe siècle (préfacée par Jorge Semprun). Il est aussi l’auteur d’un essai sur Virgile, d’une biographie de Pierre – Reverdy (Cultures France, 2007) et d’un recueil d’essais sur la peinture et les arts plastiques intitulé Le Jeûne des yeux et autres exercices du regard (Éditions du Rocher). On lui doit également des essais sur des poètes et des écrivains contemporains (Claude Esteban, Jean-Loup Trassard, Pierre Michon…).
En parallèle, il traduit en français des poètes indiens (Nissim Ezekiel, Agha Shahid Ali…) et russes (Véra Pavlova), et des poètes et des écrivains italiens comme Camillo Sbarbaro, Giorgio Manganelli, Cristina Campo ou encore Antonio Tabucchi (Les Oiseaux de Fra Angelico, Petits malentendus sans importance et Une malle pleine de gens. Essais sur Fernando Pessoa).
Sur les ondes de France Culture, il anime entre 1994 et 2004, avec André Velter, l’émission Poésie sur parole. Il est membre du conseil littéraire de la Maison des Ecrivains Etrangers et des Traducteurs (MEET) et siège depuis 2008 au jury du prix Laure-Bataillon.
Jean-Baptiste Para a reçu le prix Apollinaire en 2006 pour son recueil La Faim des ombres (Obsidiane).
Sylvie FABRE G.
Sylvie Fabre G., poète, est présente dans de nombreuses revues et anthologies en Europe et au Canada et traduite en plusieurs langues. Elle a publié une trentaine de recueils poétiques et de récits dont Frère humain, éd. L’Amourier (Prix Louise Labé 2013 et Aimantation de la voie, avec Jean-Marie de Crozals, éd. Les Lieux dits (2020).
Elle a réalisé une quarantaine de livres d’artistes avec peintres, photographes, calligraphes et graveurs chez différents éditeurs. Traductrice de poètes italiens, elle publie aussi des notes critiques sur sites et en revues.
Eric SARNER, poète, écrivain, et documentariste, est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages, dont Simples merveilles, 2020, Solitudes des mots, 2018, aux éditions Tarabuste, Cœur chronique, aux éditions Le Castor Astral, 2013 - Prix Max Jacob 2014. Sugar est paru dans la collection Poésie/ Gallimard en 2021.
En tant que documentariste, il a signé une vingtaine de films dans les domaines de la culture et du voyage, dont Sénac, Jean, Algérien, poète, en 2010.
Traducteur, Eric Sarner est notamment l’auteur d’une nouvelle traduction de La Tempête de Shakespeare, mise en scène dans une nouvelle version musicale par Emmanuel Besnault au théâtre de la Huchette à Paris en janvier 2023.
Franc Ducros : poète, traducteur, essayiste, professeur honoraire de l'Université Paul-Valéry de Montpellier, Franc Ducros était né dans le Gard en 1936, nous a quittés le 6 août 2023.
Auteur de sept ouvrages de poésie , de nombreux essais, il était également traducteur de Léonard de Vinci, Michel-Ange, Umberto Saba, Franco Loi, ainsi des des poètes mexicains Gabriel Magana, Ricardo Castillo, Jorge Esquinca, Luis Vicente de Aguinnaga, et du poète en langue sarde Mario Cubeddu. IL a été lui-même traduit par différents auteurs en italien, sicilien, sarde, espagnol (Mexique), roumain et occitan.
Jean-Baptiste Para, Sylvie Fabre G., Eric Sarner et Franc Ducros font tous les quatre partie des poètes participant au projet de la Maison de la Poésie Jean Joubert « Les poètes traduisent les poètes », et dont les textes figurent dans le recueil « Langues, frontières, poésie » sur le site de la Maison de la Poésie Jean Joubert.
Le projet LES POETES TRADUISENT LES POETES
Bâtir des ponts, franchir les frontières des langues
Parrainé par Jean-Baptiste Para, le projet présenté par la Maison de la Poésie Jean Joubert est lauréat 2023 dans le cadre de l’appel à projets « Montpellier Capitale européenne de la Culture 2028 »
« La langue de l’Europe est la traduction » a dit Umberto Eco.
Le projet « Les poètes traduisent les poètes » s’inscrit directement dans cette réalité à la fois langagière et culturelle. S’appuyant sur les réseaux de poètes-traducteurs avec qui elle coopère depuis longtemps, la Maison de la Poésie Jean Joubert propose rencontres, concerts littéraires, lectures multilingues, productions sonores et vidéos associant la musique, la danse, diverses pratiques plastiques autour du thème « Les poètes traduisent les poètes ».
Il s’agit d’interroger la fonction de la traduction dans le travail du poète, les interactions des pratiques, et l’objectif, pour ne pas dire l’idéal, poursuivi.
Quels sont les enjeux et les motivations qui poussent le poète à traduire, quelles relations le poète entretient avec les langues qu’il traduit, en quoi cette pratique d’un autre poète influence-t-elle sa propre création, est-ce qu’il y a des équivalences possibles avec les autres arts, les « équivalences plastiques », les équivalences textuelles aux œuvres d’un artiste peintre ou plasticien, les rapports langues /langages, qu’est-ce qu’un poème dansé, mis en musique, en sons, en bruitages, un poème « signé » en Langue des Signes…
La majorité des langues de l’Europe, leurs traducteurs et leurs locuteurs sont présents dans les diverses manifestations, prévues dans l’année 2023. Bien entendu, le projet est ouvert aux dimensions internationales et aux langues du monde, car il n’y a pas de culture authentique séparée de ses nécessaires valeurs universelles.
Nous avons demandé aux poètes participant à ce projet de nous confier un texte, sans imposer de forme – poème, texte de réflexion, témoignage, dialogue…
Nous publions aujourd’hui les textes reçus, accompagnés par les oeuvres de Jacquie BARRAL.
Le texte du parrain du projet, Jean-Baptiste Para, ouvre ce recueil.
Langues, frontières, poésie
Jean-Baptiste PARA L’interminable voyage
Jean-Claude FORET Shakespeare, poète aborigène et occitan
Franc DUCROS Traduire
Anne BARBUSSE On traduit une déjà-traduction
Arnaud VILLANI Mon expérience de la traduction poétique
Jacquie BARRAL Pour un « Atlas magique »
Eric SARNER Berlin, temps mêlés
Mia LECOMTE Dominos
Patrick QUILLIER Combat des noms, des verbes et des langues
Laure CAMBAU Enjambe la double-barre
Jean-Gabriel COSCULLUELA Habitar una lengua
Jean de Breyne Le déplacement
Jacques GUIGOU Moment rivage
François Szabo La traduction un jeu sérieux
Brigitte BAUMIE Laisser le silence
Jean PORTANTE Traductions, frontières, baleines et migrations
Francis COMBES Une chaîne de poèmes pour la paix
Pierre VINCLAIR Sonnet
Sylvie Fabre G. A la croisée des cœurs, des langues et des voix
Laura TIRANDAZ Traduire Forough Farrokhzâd