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Maison de la Poésie Jean Joubert

Le blog de la Maison de la Poésie Jean Joubert

Prélude à la saison le 13 septembre avec Rosanna WARREN

Prélude à la saison le 13 septembre avec Rosanna WARREN

Prélude à la saison…

Vendredi 13 septembre – 19h

Maison de la Poésie Jean Joubert

Moulin de l’Evêque- 78 avenue du Pirée

Montpellier

 

Rencontre exceptionnelle avec Rosanna WARREN et sa traductrice Aude PIVIN, à l’occasion de la parution de  De notre vivant, traduit de l’américain par Aude PIVIN, dessins de Peter H. Begley, éditions AENCRAGES & CO.

Présentation : Michaël GLUCK

ROSANNA WARREN EST UNE POÈTE ET UNIVERSITAIRE AMÉRICAINE dont l’œuvre est largement reconnue aux Etats-Unis mais jusqu'alors inédite en France.

Rosanna Warren est née dans le Connecticut en 1953.

Ses parents, Eleanor Clark et Robert Penn Warren, étaient tous deux écrivains et lui ont fait entendre très tôt de la poésie. Mais c’est au cours d’une année au lycée de Grasse, en France, qu’elle a fait sa véritable initiation littéraire et poétique. Le premier chapitre de son essai paru en 2008, Fables of the Self, est consacré à la découverte du latin et du français, et à l’éblouissement des sens, environnée comme elle l’était, en pays méditerranéen, de sites romans et antiques.

De là, elle a dessiné son chemin, en choisissant ses maîtres, Homère, Virgile, Baudelaire, Gérard de Nerval, avant de trouver sa propre voix.  
 
Elle se nourrit de poésie du monde entier, mais la poésie grecque et latine sont des sources particulièrement vitales pour elle. La voix que le lecteur rencontre dans ses poèmes est donc imprégnée de pureté et de rigueur classiques.

La pureté est aussi un choix formel pour souligner (et sublimer) dans le rythme la musique de chaque mot. Paradoxalement, ses poèmes bouleversent fréquemment l’ordre apparent d’une réalité tangible pour laisser place à une sensation inattendue, de perte souvent, un de ses thèmes récurrents. 

Aude Pivin

De notre vivant regroupe un choix de poèmes de Rosanna Warren, sur une période allant de 2003 à 2017.

Rosanna Warren a publié plusieurs recueils aux Etats-Unis : Snow Day (1981),Each Leaf Shines Separate (1984), Stained Glass (1993) , Departure (2003), Ghost in a Red Hat (2011),Travaux de terre, sélection de poèmes (2016), et a reçu de nombreux prix dont le Lamont Poetry Prize de l’Academy of American Poets pour son recueil Stained Glass (1993), le Prix de poésie Witter Bynner de l’Académie américaine des Arts et des Lettres ou encore le Award of Merit in Poetry de l’Académie américaine des Arts et Lettres en 2004.

Elle est depuis les années quatre-vingt professeur de littérature américaine et étrangère à l’université de Boston (Boston University) et prépare une biographie en anglais de Max Jacob. 
  
Traductions en français :   
Dans la revue Pleine Marge n° 39, par Aude Pivin 
Dans la revue Jardins n°1, par Aude Pivin 

Dans la revue Rehauts, n°27,n°43 par Aude Pivin
Dans la revue Phoenix, n°31, par Aude Piv

 

TRAVEL


43,000 feet below us
New England is a dun, scuffed, moulting carpet
with here and there a nick of light, as from broken glass.

Clouds trail across it like strands of grandmotherly hair.
With grave and steadfast shudders
we lunge through massive air.
We are flying south.

The inner Plexiglas windowpane,
chill to my fingertip, chill to my cheek,
has been incised by a human hand with zigzag and long cedilla.
The outer pane bears an ideograph of frost
resembling, now an intricate map of suburban roads and driveways,
now a star.
                   On the wing, the paint
blisters in gunmetal eczema.

Unbolted, my heart
is a missile
heading, in every sense, in the wrong direction.


Rosanna Warren, Departure, W. Norton & Company, New York, 2003, page 85.

 

VOYAGE


13 000 mètres plus bas 
la Nouvelle Angleterre est un tapis beige et terne, usé, râpé 
avec une entaille de lumière par endroits, reflet de verre cassé.

Les nuages s’étirent en travers comme une longue traîne de cheveux blancs.
Secoués à intervalles réguliers par de grands frissons,
on avance par à-coups dans l’épaisse masse d’air.
On vole vers le sud.

Le hublot en plexiglas,
qui glace le bout de mes doigts, glace ma joue, 
est strié de zigzags et d’une longue cédille, petite incise humaine.
La vitre extérieure porte un idéogramme de givre
qui fait penser tantôt à une carte de routes de banlieues et d’autoroutes emmêlées,
tantôt à une étoile.
                                 Sur l’aile, la peinture 
métallisée a des cloques d’eczéma.

Déverrouillé, mon cœur
est un missile
lancé, en tous sens, dans la mauvaise direction.


Traduction d’Aude Pivin 

 

REPRISE de l'ATELIER animé par Patricio SANCHEZ le samedi 7 septembre à 16h.

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