5 Janvier 2015
Yves Rouquette nous a quittés...
Apprenant sa disparition avec une profonde tristesse, la Maison de la Poésie salue le grand poète et le fidèle compagnon de route (ici à Montpellier, lors du Printemps des poètes 2010, avec son ami Serge Pey)
La sepultura d'Ives Roqueta se debanarà dimecres 7 de genièr a 11oras al Pont de Camarés
De si peu de réalité que soient nos âmes
Elles auront toujours plus d’épaisseur
Que les corps dont nous sommes vêtus
Et qui dans l’oubli nous enferment.
De là nous vient peut-être
Plus fort que tout, cet amour
Qui nous fait marcher à deux tôt le matin et tard le soir
En tournant le dos au soleil
Tandis que nos ombres jumelles
N’en finissent pas de grandir,
N’en finissent pas de gagner,
En avance sur nous,
La part obscure de la terre.
Et qu’à nos nuques ce feu brûle
Qui est, dit-on, celui de Dieu
Quand dans un buisson il s’enferme.
*
Pères sans fils et hommes sans patrie,
Au coude à coude avec les morts
Qui nous entendent et qui nous jugent,
Nous labourons, nous semons, nous hersons
Les champs que nul ne possède
Du possible et de l’impensable
Et nos hymnes les plus désespérés
Sont de merci et de louange.
Trop tard venus, peut-être
Yves Rouquette
Ce poème a été lu dans son intégralité par Annie Estèves, en hommage à Yves Rouquette, au début de l'émission de Marie-Angès Salehzada, "Jardin d'Isis", sur radio FM+ 91.00, le 15 janvier. On peut l'écouter sur le site www.poesiejardindisis.fr, rubrique "émissions archivées"