16 Mars 2023
Samedi 18 mars
Médiathèque Centrale Emile Zola
Grand auditorium
218, boulevard de l'aéroport international - Montpellier
16h- Table ronde: "Géopoétique du voyage"
17h30- Récital: "Tresser la lumière"
Dans le cadre du projet "Les poètes traduisent les poètes: bâtir des ponts, franchir les frontières", porté par la Maison de la Poésie Jean Joubert , et de l'exposition-événement de la Médiathèque centrale Emile- Zola "En voyage".
Ecrire...
En bouturant le levain fraternel au-delà des frontières
Imasango
Parrainé par Jean-Baptiste Para, le projet présenté par la Maison de la Poésie Jean Joubert est lauréat dans le cadre de l’appel à projets 2023 « Montpellier Capitale européenne de la Culture 2028 »
« La traduction est la langue de l’Europe » disait Umberto Eco.
Le projet « Les poètes traduisent les poètes » s’inscrit directement dans cette réalité à la fois langagière et culturelle. S’appuyant sur les réseaux de poètes-traducteurs avec qui elle coopère depuis longtemps, la Maison de la Poésie Jean Joubert propose rencontres, concerts littéraires, lectures multilingues, productions sonores et vidéos associant la musique, la danse, diverses pratiques plastiques autour du thème « Les poètes traduisent les poètes ».
Il s’agit d’interroger la fonction de la traduction dans le travail du poète, les interactions des pratiques, et l’idéal poursuivi.
20 poètes traducteurs participent à ce projet et ont confié leurs textes à la Maison de la Poésie Jean Joubert.
Ces contributions seront publiées sur ce blog le 20 mars.
La table ronde du 18 mars, conduite par Jean-Claude Forêt, et réunissant sept poètes traducteurs, inaugure une série de propositions aux formes diverses qui développeront cette réflexion.
Le récital "Tresser la lumière", conçu par la poète Imasango et la harpiste Héloïse Dautry, traduit en Langue des Signes, est aussi une invitation à réfléchir aux pouvoirs de la poésie dans le franchissement de ce qui nous sépare.
Jean-Baptiste PARA, parrain du projet
Poète, critique d’art, traducteur, rédacteur en chef de la revue Europe, il dirige depuis 2010 la collection bilingue « D’une voix l’autre » aux éditions Cheyne. Sur les ondes de France Culture, il a animé avec André Velter l’émission « poésie sur parole ». Il a reçu le Prix Apollinaire pour son recueil La faim des ombres (Obsidiane, 2006). Il traduit notamment des écrivains et poètes italiens et russes. Son activité de traducteur a été récompensée par le prix Laure Bataillon, le prix Nelly Sachs et le prix Etienne-Dolet Sorbonne Université. Parmi ses dernières traductions : Vladimir Maïakovsky, Le cheval de feu (Ypsilon, 2019), Boris Ryji, La neige couvrira tout (Cheyne, 2021).
Jean-Claude Forêt, modérateur de la table ronde
Jean-Claude Forêt a enseigné le français dans le secondaire et l’occitan à l'université Paul Valéry de Montpellier. Auteur d’articles sur la littérature française et occitane, il écrit en occitan des romans, des nouvelles, de la poésie et du théâtre. Il est aussi traducteur de l’occitan et en occitan. Il a traduit dans cette langue les sonnets de Pétrarque et de Shakespeare, ainsi que des poètes français contemporains (dont Jacques Guigou et Jean-Louis Keranguéven, de la Maison de la poésie Jean Joubert). Il codirige les éditions occitanes Jorn, qui ont publié notamment un choix de poèmes de Frédéric Jacques Temple traduits en occitan par Max Rouquette.
16h - Table ronde
Géopoétique du voyage
modérateur: Jean-Claude Forêt
participants: Patrick QUILLIER, Arnaud VILLANI, Mia LECOMTE, Michaël GLUCK, Michel ECKHARD-ELIAL, Anne BARBUSSE.
Écrire, traduire
Écrire, traduire. Ces deux activités sont certainement distinctes, sans qu’il y ait cependant entre elles de solution de continuité dès lors que l’on considère ce qui les rapproche dans l’ordre de l’expérience poétique.
Traduire un poème est à chaque fois une expérience neuve. Même si l’on a déjà une longue pratique de la traduction, même si l’on n’est pas novice. Chaque poète, chaque poème nous expose à quelque chose d’absolument nouveau qui nous reconduit à un état de nudité : on se sent démuni, et c’est dans cette condition qu’il nous faut trouver le chemin. On ne peut guère s’appuyer sur des acquis, peut-être même doit-on complètement les oublier. La seule chose qui nous permette d’assurer notre pas, plutôt qu’un savoir positif, c’est la conscience d’erreurs à ne pas commettre. C’est-à-dire que l’on sent moins ce qu’il faut faire que ce qu’il ne faut pas faire. Si l’on peut parler d’une expérience de la traduction, ce n’est donc pas au sens d’une thésaurisation de solutions disponibles. En cette affaire, nous ne disposons pas d’un stock augmenté au fil du temps et dans lequel nous aurions loisir d’aller puiser au gré des circonstances. Car le point décisif n’est pas l’expérience déjà faite mais l’expérience à faire. En regard du poème original, la traduction est une proposition d’existence. C’est aussi pourquoi elle conduit le traducteur à aller au plus profond de la substance de sa propre langue, au plus près de son énergie propre.
Ce qui vaut pour la traduction ne vaut pas moins, à quelques nuances près, pour l’écriture du poème.
JEAN-BAPTISTE PARA, parrain du projet
Extrait du texte confié à la Maison de la Poésie Jean Joubert pour le parrainage du projet « les poètes traduisent les poètes », janvier 2023.
Imasango, poète – Héloïse Dautry, harpe
Gardant la beauté en sa vérité brute j’avance sur les
chemins croisés j’accueille
en moi la poésie l’universel et mon unicité
IMASANGO tresse sa voix et sa parole à la harpe d’Héloïse DAUTRY.
Pour tes mains sources…Ce pays dans mes veines…La voix des paysages…Les titres des recueils d’Imasango évoquent l’osmose entre l’être et les territoires de son existence, l’amour fusionnel et mimétique avec les paysages… Un chant animiste profond qui salue le « renouement » de Saint-John Perse.
Quitter l’île, y retourner, n’avoir pour limites que le ciel et la mer, franchir, tisser, tresser…
Voix et musique, par la grâce de la poète et de la harpe d’Héloïse Dautry, nous y invitent.
Récital traduit en Langue des Signes.
IMASANGO est née et a grandi de Nouvelle-Calédonie. Dès l’âge de 17 ans elle quitte son île pour étudier et voyager. Agrégée d’espagnol et poète, elle a mené en parallèle enseignement et actions culturelles citoyennes, pour accompagner les jeunes de son pays et participer activement à la construction d’une société post-coloniale plus apaisée. Elle promeut une poésie incarnée, nourrie de ses racines insulaires et métisses, de ses multiples rencontres au-delà des frontières, où oralité et écrit tressent la natte de notre humanité, avec lyrisme et engagement, sensualité et spiritualité.
Quelques publications :
Éditions Bruno Doucey Pour tes mains sources (2011) Se donner le pays, Paroles Jumelles, co-écrit avec Déwé Gorodé, (2016), et Ce pays dans mes veines (2022). Aux Éditions de la Margeride, en collaboration avec Robert Lobet, peintre et éditeur, Le baiser des pas de nos silences (2013), Le poème est nomade (2013), Le souffle du silence (2016), Arbre (2018). La voix des paysages (2021).
HELOÏSE DAUTRY, harpe
Premier Prix à l'unanimité au Conservatoire National de Paris, Héloïse Dautry mène carrière en jouant non seulement les concertos classiques pour harpe de Mozart, Debussy ou Rodrigo, mais aussi le répertoire contemporain par la création et la commande d’oeuvres pour harpe. Invitée à des festivals dans le monde entier, Héloïse Dautry est aussi une professeure passionnée, qui enseigne la harpe à de nombreux élèves à la Cité des Arts - Conservatoire national de Région de Montpellier Méditerranée Métropole.