30 Novembre 2018
Mardi 4 décembre – 18h30
Médiathèque Centrale Emile- Zola
218, boulevard de l’Aéroport International
Montpellier
grand auditorium
en partenariat avec la Médiathèque Centrale Emile- Zola
Pour saluer FRANCK VENAILLE
La Maison de la Poésie Jean Joubert rend hommage au poète Franck Venaille, disparu le 23 août dernier.
Hommage conduit par Jean-Baptiste Para, poète, critique, traducteur, rédacteur en chef de la revue Europe, auteur de la préface de « La descente de l’Escaut » de Franck Venaille.
Lectures par le comédien Jean-Marc Bourg.
Avec la participation du poète Claude Adelen et de l’éditeur et poète Jacques Brémond
Né à Paris en 1936, Franck Venaille fut attiré très tôt par le pays Flamand où il séjourna durant son enfance et fut marqué en profondeur par son service militaire de deux ans qu'il effectua en Algérie. Il a participé à la revue Action poétique dans les années 1960 et, dans les années 1980, à Orange Export Ltd. Il a également créé les revues Chorus (1968) et Monsieur Bloom (1978). À partir de 1974, il travaille comme producteur pour France Culture, d’abord chez Claude Royet - Journoud dans Poésie ininterrompue puis aux célèbres Nuits magnétiques. Il a reçu le Prix Robert Ganzo en 2009 pour Ça, le Grand prix de poésie de l'Académie française en 2011, le Prix Goncourt de la poésie en 2017 pour Requiem de guerre et le Grand prix national de la poésie pour l'ensemble de son œuvre. Il est mort le 23 août 2018 à l'âge de 81 ans.
Parutions récentes: L’enfant rouge, Mercure de France, 2018, Requiem de guerre, Mercure de France, 2017, La bataille des éperons d'or, Mercure de France, 2014, La descente de l’Escaut, Obsidiane, 1995, Poésie/ Gallimard, 2010, Ça, Mercure de France, 2009, C'est à dire, Mercure de France, 2009, Chaos, Mercure de France, 2006, Hourra les morts !, Éditions Obsidiane, 2004 Algeria, Melville éditions/ Éditions Léo Scheer, 2004 Cavalier/cheval, Le Castor Astral, Les Écrits des Forges, 2003, Tragique, Obsidiane, 2001. Écrire contre le Père, Ed. Jacques Brémond, 1996.
La revue Europe de juin-juillet 2007 a consacré à Franck Venaille son dossier-titre.
Pour saluer Franck Venaille (extraits)
Franck Venaille nous a quittés le 23 août. Dès ses débuts, en 1963, il avait été salué dans Europe par Pierre Morhange : «Nous t’entendons, Venaille. Et puisque tu es venu, nous ne pourrons plus nous passer de toi, de ta voix pathétique que voilà soudain et désormais parmi nous. » De L’apprenti foudroyé (1969) à La descente de l’Escaut (1995), de Tragique (2001) à La batailles des Éperons d’or (2014) et à Requiem de guerre (2017), l’œuvre de Franck Venaille se détache parmi les aventures poétiques les plus intenses de notre temps. Hantée par une violence originelle et marquée au fer rouge de l’Histoire — la guerre d’Algérie —, elle a très tôt tenté de transférer dans les mots l’énergie de l’angoisse et de la révolte, la sueur du désir et les morsures de la douleur. Une mystérieuse puissance d’émotion en émane, révélant la singularité d’une voix qui aime varier ses rythmes, donner de l’ampleur au souffle ou au contraire le heurter, le briser, et qui sait passer du tragique au grotesque, de l’ardeur épique à l’objectivisme lyrique, ou du sanglot à l’humour jaune sans jamais se départir d’une secrète élégance. Franck Venaille nous a quittés, son œuvre et sa voix demeurent.
Jean-Baptiste Para - Revue EUROPE – 27/08/2018