22 Mars 2017
Mercredi 29 mars - 19h
Maison de la Poésie Jean Joubert
Moulin de l'Evêque
78 avenue du Pirée - Montpellier
Rencontre avec Jean-Claude Forêt, poète, dramaturge, romancier, traducteur
Lectures en occitan et en français
Echange avec le public
Lors de cette rencontre, Jean-Claude Forêt lira en occitan ou en français des textes de prose et de poésie de quelques- uns de ses ouvrages. Il fera entendre notamment la musique si particulière de l'occitan vivarois, sa langue d'enfance, dialecte en voie de disparition, comme la plupart des langues aborigènes
Né à Lyon, Jean-Claude Forêt découvre dans son enfance l'occitan en Ardèche... Il n'a cessé depuis lors de parler cette langue, de la lire et de l'écrire, dans deux de ses variétés, vivaroise et languedocienne. Il a enseigné le français, notamment à Chamonix, où l'a longtemps retenu sa passion pour la montagne, avant d'enseigner la langue et la littérature occitanes à l'Université Paul Valéry de Montpellier. Il est l'auteur de plusieurs pièces de théâtre, toutes jouées, et de nombreux articles sur la littérature occitane. Avec Jean-Paul Creissac et Philippe Gardy, il anime les éditions Jorn, qui publient surtout de la poésie.
A publié entre autres :
La Pèira d'asard, IEO / Parlarem en Vivarés / Ostal del Libre, « A tots », 1990, roman en trois varietés d'occitan : languedocien, occitan du XIIIe s., nord-occitan vivarois. Réédité en 2015.
Lo Libre dels grands nombres o falses e us de fals, Trabucaire, Perpignan, 1998, recueil de nouvelles en languedocien.
La conversion momentanée ou le cloporte qui rêva de Dieu, Musumeci, Aoste, 1998.
Sang e saba, Trabucaire, Perpignan, 2005, roman en languedocien sur la guerre et le règne végétal.
Tres pòbles de la lòna, etnografias imaginàrias / Trois peuples de la lagune (poesia), CRDP de Montpellier, 2006, livre-CD, trois contes poétiques dits par l'auteur avec musique d'Hervé Raymond et dessins de Jürgen Schilling.
Un grand Eissam de mots, Chants e Cants / Un grand Essaim de mots, Chants, recueil de poèmes, éditions EMCC, Lyon, 2013.
Jean-Claude Forêt ne conçoit pas d'écriture sans contraintes. Allergique au
« lyrisme mou » et à la poésie de bons sentiments, il la pratique comme une ascèse personnelle, une recherche sincère et peut-être illusoire de lucidité. Les contraintes peuvent être formelles, rythmiques notamment ; mais la première d'entre elles est la lisibilité. Son écriture est un jeu sur les formes poétiques et narratives, mais elle se veut aussi une méditation sur le réel et sur les signes.
L'un de ses thèmes favoris est notre perception de l'univers végétal :
« L'étonnement de se retrouver là, être conscient devant une fleur de garrigue inconsciente de sa beauté et même de son existence, cette interrogation ontologique toute simple parcourt mes poèmes languedociens. Il y faut des mots aiguisés fin comme des couteaux d'égorgeur ou des lames de rasoir pour bien éplucher cette question poétique à laquelle se rattachent toutes les autres... »
Il a fait le choix d'écrire surtout en occitan, dans deux de ses dialectes les plus distants, géographiquement et phonétiquement. Ce choix de langue le condamne ainsi, comme tout auteur occitan, à être un écrivain « notoirement méconnu », selon le mot de Vialatte, mais l'ascèse recherchée s'accommode mal de la quête de notoriété : l'écriture occitane est une expérience permanente des limites.
Autre objet de quête, l'oralité populaire occitane :
« Les poèmes vivarois se nourrissent des formulettes de l'immémoriale tradition populaire, ils en gardent le ton et le goût pour la forme, comme ces objets artisanaux produits d'un savoir-faire, paniers d'osier tressé, chevilles de bois sculpté, serrures de fer forgé. Ce travail de la forme doit être long sans jamais s'exhiber. Il est un acte de civilité discrète qui habille l'informelle émotion pour la rendre présentable, car ça ne se fait pas de se montrer tout nu en public. C'est une valeur ajoutée aux grands dadais de sentiments, une valeur dont on fait cadeau au client. »
Ses traductions de poésie en occitan, entre autres des sonnets de Pétrarque et de Shakespeare, répondent à la même exigence, puisqu'il s'agit de conserver la forme, tout en préservant la littéralité.
A suivre....
Les Préfaces de la Comédie du Livre
Mercredi 5 avril 18h30
Médiathèque Centrale Emile Zola
Grand auditorium
218 boulevard de l'Aéroport International - Montpellier
Le chant de la Grèce
Récital poésie et musique bilingue grec/français
avec Bruno DOUCEY, poète, éditeur, lecteur
Katerina Apostolopoulou, comédienne et traductrice (lecture en grec)
Ian Balzan, auteur compositeur interprète (musique, chant)