17 Janvier 2017
Dernière soirée avant le Printemps des poètes...
Maison de la Poésie Jean JOUBERT
mercredi 25 janvier – 19h
Rencontre avec
Caroline Sagot Duvauroux
A l’occasion de la parution du livre d’artiste
Ê hoiê
aux Editions Méridianes
Texte de Caroline SAGOT DUVAUROUX
5 gravures de Jean Paul HERAUD
Présentation : Pierre MANUEL
Lectures : Caroline SAGOT DUVAUROUX
En présence de Jean-Paul HERAUD
Dans Ê hoiê, l’écriture de Caroline Sagot Duvauroux interroge le mythe de l’enlèvement d’Europe…
« ê oïê » (celle là) ouvre chaque période du Catalogue des femmes d’Hésiode.
Il n’y a rien dans la gravure que la délicatesse d’un trait qui parie la figure, archaïque, jubilante, contre une formule. C’est fait comme ça comme on pense et dérive, de l’appétit brutal à la délicatesse. De l’Europe étrangère à l’Europe servile. S’il y avait des mots… mais il n’y a pas de mots. Alors vient le souvenir de bouts rimés que charrie le thème, est-ce un thème ou le plaisir d’un homme aux courbes qu’il fréquente dans sa hâte, dans l’allégresse de sa maîtrise désinvolte et du sursaut. Erotique ? oui bien sûr il s’agit de coït et de batifoler, de vaincre et de plier de déplier (qu’est-ce qu’une peinture ?) des fentes et des ombres et le tellement pas dit de la perception.
Que puis-je ici ? Raconter ce qui fut raconté souvent par les étrangers qui passaient, ceux qui surent gorger de sang la terre nubile ?
Alors j’ai posé des mots, de vieilles histoires et les bouts qui surnagent, d’Anacréon à Pessoa, aux vieilles histoires dans l’espoir que renaitrait d’ailleurs une aventure non eurocentrée. Il y a dans une peinture de Fragonard, inachevée, (Io), un œil de proie qui tient en joue toute la peinture et la poursuite oblique d’un plaisir. Ici, l’œil est la proie d’un sexe anonyme, comme chez Jean Eustache d’une sale histoire. L’écriture est onaniste quand l’idée cesse de la persécuter. J’ai tenté, regardant, de repousser voir, de laisser courir le désir, la légende, et ses bifurcations rêveuses.
Caroline Sagot Duvauroux, à propos d’Ê hoiê
Poète et peintre, née en 1952, Caroline Sagot Duvauroux a fait des études de Lettres classiques à la Sorbonne, puis des études de Théâtre et d’art plastique.
Comédienne pendant huit ans, elle se consacre à la peinture et à la poésie.
Prix Théophile Gautier de l'Académie, 2010.
Nombreuses expositions personnelles et collectives, en France, en Allemagne, en Suisse, en Belgique, en Autriche, en Italie, nombreux livres d’artiste et estampes.
Considérée comme l’une des écritures les plus importantes et novatrices d’aujourd’hui, « fouilleuse, archéologue de la langue » (Michaël Glück), Caroline Sagot Duvauroux a publié une grande partie de son œuvre chez Corti.
Avec son compagnon Michel Anseaume, décédé en 2011, elle a créé à Crest une maison d'édition d'art et de littérature "Les Ennemis de Paterne Berrichon".
Le 25 janvier, à la Maison de la Poésie Jean Joubert, Caroline Sagot Duvauroux lira également des extraits de :
Le vent chaule (Corti)
Le livre d’EL – d’où (Corti)
‘j (Editions Unes)
ainsi que quelques extraits de livres publiés aux éditions « Les ennemis de Paterne Berrichon »